L'art du cerf-volant chinois    

 

Au cours de l'antiquité, jetant leurs yeux vers le ciel, les Chinois laissèrent errer leur imagination: voler dans le ciel, sans souci, comme les oiseaux. De là, vint la création du cerf-volant qui réussit à satisfaire jusqu'à un certain point le désir de voler à cette époque. Pendre le fil à la main, porter les regards vers l'immensité de l'azur et admirer le vol d'un cerf-volant peut permettre à chacun de se sentir comme un oiseau et de réunir la terre et le ciel. Une sorte de joie de communier avec la nature envahit ceux qui s'adonnent à ce jeu. Bien que la science et la technique se développent rapidement aujourd'hui, que l'avion vole autour du globe, que le satellite voyage dans l'espace et que le rêve de voler de l'être humain ait été réalisé, le vol du cerf-volant, qui n'a pas recours à la force mécanique, attire toujours l'attention.

Le cerf-volant a connu une longue histoire en Chine. Cette dernière est le berceau du cerf-volant. D'après les registres, la fabrication du cerf-volant pourrait remonter à 500 ans av. J.-C. Pendant les printemps et automnes, un homme ingénieux de l'Etat de Lu, appelé Gongshu Zi, tailla un morceau de bois dans le but de fabriquer une pie qui pourrait voler durant trois jours sans tomber. Cet oiseau de bois fut probablement l'ancêtre du cerf-volant chinois. Quant à la fabrication d'un aigle en papier, il faut remonter à l'époque des Song (960-1279). Le mot Fengzheng (cerf-volant), utilisé encore aujourd'hui, fit son apparition tout au début des Cinq dynasties ( 907- 979). Dans un livre nommé "l'histoire de la science et technique chinoise écrite par un lettré anglais, le cerf-volant est mentionné comme une des créations de l'ancienne civilisation chinoise introduites à l'étranger. Au XIème siècle, le Japon adopta la culture chinoise de la puissante dynastie des Tang et le cerf-volant chinois fut introduit dans le pays , par la suite, il se répandit dans tous les de l'Asie de l'Est. Les commerçants des Pays-Bas jouèrent un rôle important dans son introduction dans les pays occidentaux. En 1282, Marco Polo visita la Chine. Il expliqua en détails le cerf-volant qu'il y avait vu. Après le XIIIème siècle, le cerf-volant se répandit en Grande-Bretagne, en France en Allemagne et même dans les autres pays européens.

Le cerf-volant était utilisé initialement comme outil dans le domaine militaire, entre autres pour le levé des cartes, la détermination de la direction du vent et les communications. En 190 av. J.- C., au cours de la guerre entre les Han et les Chu, le général Han Xin utilisa un cerf-volant pour mesurer la longueur de la rigole souterraine creusée jusqu'au pied du rempart de la Cité de Weiyanggong. Peu après, l'utilisation du cerf-volant se vulgarisa, ce dernier servit non seulement à des fins militaires, mais aussi aux loisirs impériaux ou populaires. Le développement de l'art du cerf-volant fut toujours lié aux us et coutumes. Des peintures traditionnelles chinoises de différentes dynasties décrivent souvent des activités qui y sont liées. A la fin de la dynastie des Hans, la population considéra la fête Chongyang comme la fête du cerf-volant, et aux temps anciens, pour chasser la fatalité, on lançai un cerf-volant et on coupait ensuite le fil pour le laisser partir librement. Développé au cours d'une longue histoire par d'innombrables artistes et peintres, le cerf-volant chinois possède maintenant des caractéristiques particulières: une armature de bambou et une garniture peinte ou dessinée. Il est lié à l'enfance et à la vieillesse des Chinois. Le cerf-volant chinois dispose de quelques types. Le cerf-volant chinois présent toujours un style traditionnel, c'est-à-dire qu'il est peint de façon réaliste afin d'avoir une signification de bon augure, il est ficelé et collé soigneusement pour obtenir une fabrication de qualité. Le cerf-volant chinois possède dix sortes d'armature. Au début de la fabrication du cerf-volant, on utilisait des feuilles de palmier et d'autres plantes à grosses feuilles comme matériau de base. Les nervures principales des feuilles étaient utilisées pour fabriquer l'armature et les plus fines servaient de ficelle pour cette armature. Le cerf-volant à plaque était répandu dans le Sud de la Chine et dans l'île de Taïwan. Plus tard, dans une large partie du territoire chinois, les feuilles furent remplacées par des lanières de bambou. Sur l'armature de bambou, on collait du papier ou du satin, ce qui favorisa l'apparition de variétés. Aujourd'hui, il est difficile de déterminer le nombre de sortes de cerfs-volants qui apparurent en Chine.

 

 

Il faut choisir un bambou n'ayant pas trop de nœuds, abattu en automne et séché à l'ombre en faveur de la formation de l'armature. La ficelle de papier ou de lin est utilisée pour le ficelage. Pour que la garniture adhère solidement à l'armature, cette dernière doit être soigneusement polie à l'aide de papier de verre. L'armature du cerf-volant traditionnel chinois ne peut se démonter. Pour la facilité de transport, les amateurs chinois préfèrent maintenant un cerf-volant ficelé à une armature pliante. Enfin, la partie supérieure de l'armature du cerf-volant doit être plus lourde et plus importante que la partie inférieure, et il faut trouver le point d'équilibre dans la symétrie, même pour une armature de forme irrégulière. Quant au collage du cerf-volant, c'est un processus important dans la fabrication du cerf-volant puisque le planage et l'équilibre influencent directement le vol. En généra, le cerf-volant chinois est recouvert de papier Gaoli ou de toile de soie. A propos des types de cerf-volant à ailes dures ou souples, on colle d'abord la paire d'ailes. La papier ou la soie à coller sur les ailes dures est déposé sur une table afin d'étendre la colle en suivant la courbe des ailes. Quant au cerf-volant à ailes souples, on étend la colle sur le côté à contrevent. On peut faire un essai de vol après le collage de la paire d'ailes, même si le corps du cerf-volant n'est pas encore collé. Pour le ficelage de l'armature et le collage, les artisans et les amateurs de cerf-volant doivent bien connaître les principes d'aérodynamisme , ce qui permet de combiner les procédés de fabrication traditionnels et l'utilisation des nouveaux modèles. L'art du cerf-volant demande d'exploiter la créativité dans un espace bien délimité. La forme et la décoration du cerf-volant doivent s'harmoniser aux conditions du vol. Un contour approprié, une bonne structure et une belle forme , le sens de l'espace et du mouvement constituent les éléments essentiels d'un cerf-volant. Ce qui frappe d'abord le regard, c'est le contour du cerf-volant. Les cerfs-volants en forme d'hirondelle, de papillon, d'aigle, de dragon, de lanterne et autres sont des formes spéciales. La variété des couleurs et des dessins permet d'élargir en toute liberté les limites imposées par la forme et l'espace et fait que le cerf-volant peut à la fois être exposé dans une pièce comme objet d'art et être lancé pour admirer ses beaux mouvements dans le ciel. La beauté des lignes utilisées dans décoration du cerf-volant est remarquable. La combinaison de lignes courbes et de dessins aux couleurs sombres et claires enrichit la diversité de la décoration et fait ressortir la sensation de relief. La couleur du cerf-volant est surtout celle de ses décorations, mais on n'attache pas d'importance au fait de reproduire exactement la couleur naturelle de l'objet. La plupart des cerfs-volants, dont la couleur naturelle est bien exagérée, expriment par une amplification artistique les sentiments des artistes Le dessin du cerf-volant chinois se base sur la peinture traditionnelle chinoise et le lavis à l'encre de Chine A condition de bien connaître les principes de vol et la structure du cerf-volant, de maîtriser la technique de la peinture et d'avoir certaines connaissances esthétiques, on peut fabriquer toutes sortes de cerfs-volants aux sujets divers.